[Import/Export] L’Inde est-elle la nouvelle Chine ?

Sommaire

Selon de nombreux importateurs, l’âge d’or chinois arrive à sa fin et il est temps de trouver de nouvelles alternatives pour sourcer et fabriquer ses produits.

L’Inde, de par sa ressemblance démographique et son attractivité, est désignée par certains médias comme la nouvelle Chine. Mais quand est-il réellement ?

Pour vérifier cela, nous vous proposons de lire notre petit comparatif entre ces deux pays !

 

Contexte

 

Dire que l’Empire du Milieu n’a pas vraiment brillé ces derniers temps est un euphémisme, étant donné les nombreux événements qui l’ont frappé et qui ont été relayés par les médias.

L’image de la Chine en ressort en effet ternie par la pandémie, la guerre commerciale avec les États-Unis et plus récemment par les incertitudes autour d’Evergrande et de son impact sur l’économie chinoise.

Il n’est donc pas étonnant de voir que de nombreux fabricants envisagent aujourd’hui de quitter la Chine ou au moins de trouver de nouvelles cordes à leurs arcs, en délocalisant une partie de leurs activités.

L’Inde par exemple se présente comme une alternative intéressante à la Chine, que ce soit en termes de coûts, d’accès aux matières premières ou de marché potentiel.

Des entreprises comme Hasbro ont annoncé leur intention de réduire de moitié le nombre de leurs produits fabriqués en Chine, en choisissant de délocaliser une grande partie de leur production en Inde.

L’entreprise taïwanaise Foxconn, qui fabrique l’iPhone d’Apple et l’Echo d’Amazon, avait quant à elle construit sa première usine en Inde en 2015 et prévoit depuis d’y étendre ses activités.

Cela ne veut pas dire pour autant que l’Inde est exempte de tout défaut.

De nombreuses entreprises préfèrent en effet rester en Chine plutôt que de s’embêter à faire face aux nombreux obstacles qui parsèment l’import/export indien.

Certaines sont en effet réticentes à l’idée de partir en Inde, notamment à cause des lourdeurs administratives et du manque d’infrastructures, qu’elles considèrent comme un véritable fardeau pour leurs business.

Le but de cet article est donc de comparer l’Inde à la Chine sous plusieurs points : les biens exportés, la logistique, la facilité pour faire des affaires et enfin les points où l’Inde s’est améliorée dernièrement.

En la comparant au leader actuel de l’exportation, vous pourrez ainsi vous faire votre propre idée de l’Inde et vous dire si oui ou non elle peut être un meilleur choix de sourcing pour vous que la Chine.

 

1er round : Les exportations

 

Pour commencer, nous pouvons mettre en perspective les exportations de ces deux géants asiatiques.

En 2018, l’Inde a par exemple exporté des biens pour une valeur de plus de 323 milliards de dollars, alors que de son côté la Chine a exporté des marchandises d’une valeur près de huit fois supérieure. 

Ainsi bien que l’Inde réalise une très bonne performance et que ses exportations augmentent d’année en année, elle est loin de réaliser le score de la Chine, leader incontesté en terme d’exportation.

Les principales exportations de la Chine comprennent des produits tels que les machines, les appareils et le matériel électrique.

Tandis que les matières premières, l’artisanat, les produits pharmaceutiques et le textile composent la majorité des exportations de l’Inde.

Cela ne veut pas dire que l’Inde n’exporte pas de machines, ou que inversement la Chine ne fabrique pas de produits artisanaux, cependant il est préférable de choisir le pays exportateur qui est spécialisé dans le produit que vous recherchez.

 

Import export Inde Chine

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Combustible, médicaments et pierres précieuses

 

Les exportations de l’Inde sont dominées par les produits miniers (16 %), les produits chimiques (14 %) et les métaux nobles (12 %).

Au niveau des produits miniers, l’Inde exporte majoritairement des huiles minérales et des combustibles, tels que le pétrole, le gaz naturel et le charbon.

Les produits chimiques comprennent quant à eux divers produits organiques et inorganiques comme des savons, des colorants, des engrais, des explosifs et surtout, des produits pharmaceutiques.

Selon les différents rapports, l’industrie pharmaceutique indienne fournit aujourd’hui :

  • 50% de la demande mondiale au niveau des vaccins
  • 40% de la demande de médicaments génériques
  • 25% de tous les médicaments au Royaume-Uni

Enfin l’industrie indienne des métaux et pierres précieuses emploie 4,6 millions de personnes et contribuent à hauteur de 7 % du PIB du pays.

La taille et le traitement des diamants constituent d’ailleurs un sous-secteur particulièrement solide pour l’Inde.

Les autres pierres précieuses ne sont pas non plus à plaindre et sont, au côté de l’or, des produits qui sont exportés de façon massif depuis l’Inde.

 

Bijoux artisanaux indiens

Les pierres précieuses et les métaux nobles gagnent énormément en rentabilité lorsqu’ils sont combinés à l’artisanat indien, notamment lorsqu’il s’agit de créer des bijoux par exemple. 

 

Les produits agroalimentaires

 

Les produits alimentaires et les boissons représentent environ 11 % des exportations totales de l’Inde, soit 35 milliards de dollars.

Parmi les principaux produits exportés par l’Inde dans ce secteur, on retrouve :

  • Le riz basmati
  • La viande de bovin
  • Les crevettes congelées
  • Le sucre raffiné.

agroalimentaire Inde

Le secteur agricole indien au sens large représente 17 % de l’économie du pays et emploie plus de 60 % de la population.

 

L’industrie du textile

 

L’industrie du textile indien est l’une des plus dynamiques dans le monde.

Les exportations globales de textiles étaient évaluées à 39 milliards de dollars en 2018 et devraient plus que doubler en 2021.

Une partie de la croissance provient de diverses initiatives gouvernementales, l’État indien ayant par exemple augmenté en 2018 les droits de douane de 10 % à 20 % sur plus de 500 produits textiles.

La production de matières premières à foison contribue également à cette croissance exponentielle.

En effet, certaines matières locales comme la soie et le coton confèrent des avantages aux exportateurs indiens, notamment au niveau de la chaîne d’approvisionnement et du coût global car ce sont des matières très prisées dans le milieu.

Ces exportations comprennent les textiles et les vêtements tricotés, tissés et crochetés, les tapis et les revêtements de sol et les filaments synthétiques.

Carte textile Inde

L’Inde propose une variété de tissus inégalable

 

L’initiative « Make in India »

 

Malgré la domination actuelle de la Chine en termes de valeur des exportations, le gouvernement indien fait de sérieux efforts pour investir dans le secteur manufacturier du pays.

Et bien que le secteur manufacturier ne contribue aujourd’hui qu’à hauteur de 16 % du produit intérieur brut (PIB) de l’Inde, l’initiative « Make in India » vise à porter cette contribution à 25 % d’ici 2022.

À travers le Make in India, le gouvernement à travaillé ces dernières années à développer des infrastructures moderne et efficaces et à créer un environnement propice aux investissements, en ouvrant de nombreux secteurs aux capitaux étrangers.

On remarque ainsi que l’Inde suit les méthodes de la Chine (avec certes plusieurs années de retard), afin de transformer le pays en un centre mondial de conception et de fabrication.

Des entreprises comme le fabricant chinois de smartphones OnePlus investissent depuis massivement dans la R&D en Inde.

« Notre succès en Inde s’est avéré être un excellent modèle pour notre croissance dans d’autres régions », déclare Pete Lau, PDG de OnePlus. « Nous sommes maintenant plus proches de faire de l’Inde notre deuxième siège social. »

Ainsi il peut être intéressant de commencer à se pencher sérieusement sur le cas de l’Inde.

Certes New Delhi ne détrônera pas Pékin du jour au lendemain, que ce soit en termes d’exportation ou de variétés des produits exportés, mais il y a de fortes chances qu’elle fasse jeu égale dans les décennies à venir.

Mieux vaut ainsi miser dès maintenant sur l’Inde et préparer le terrain, plutôt que de jurer que par la Chine et  rester sur un marché ultra-concurrentiel pouvant, du jour au lendemain, devenir moins attractif.

 

Make in India

Logo de l’initiative Make in India

 

2ème round : Le coût de fabrication et la main d’œuvre

 

Si vous décidez de sourcer en Inde plutôt qu’en Chine, plusieurs critères doivent être pris en compte au niveau de la fabrication.

En effet, le coût et le niveau de qualification de la main-d’œuvre par exemple ne sont pas du tout équivalent.

En fonction de votre type de produit, certains de ces facteurs peuvent mettre en évidence des avantages évidents à rester en Chine.

 

Le coût de la main d’œuvre

 

La main-d’œuvre représente l’un des principaux coûts de fabrication des produits. 

Les importateurs ont vu le coût de la main-d’œuvre en Chine monter en flèche au cours des dernières décennies, augmentant souvent de 10 à 15 % par an. 

Les salaires minimums chinois, qui varient actuellement entre 140 et 346 dollars par mois, sont fixés au niveau provincial.

En Inde, les salaires minimums varient également d’un État à l’autre et vont de 66 à 202 dollars environ. 

Dernièrement, l’augmentation des droits de douane américains sur les produits chinois n’a fait que renforcer l’argument d’une Inde bon marché, se posant comme alternative manufacturière rentable face à la Chine. 

 

Main d'oeuvre Inde

Les importateurs de produits textiles sont les plus à même de faire des économies en sourçant en Inde, étant donné que la productivité de la main d’œuvre indienne est la plus rapide quand il s’agit de vêtements.

 

Les qualifications de la main-d’œuvre

 

Parmi les nombreux pays qui s’opposent à la Chine, l’Inde est la seule qui puisse la concurrencer au niveau de la main-d’œuvre. 

Selon les données de la Banque mondiale, la main-d’œuvre indienne comptait en 2020 environ 471 millions de personnes. 

La main d’œuvre chinoise était encore beaucoup plus importante avec 770 millions de personnes.

Le fossé semble alors énorme mais si on compare cela à l’Indonésie, qui est le troisième pays de ce classement, on peut d’une certaine façon relativiser, au vu des 134 millions de personnes qui composent la main d’œuvre indonésienne.

Néanmoins, le nombre ne fait pas tout et l’Inde est en retard sur ses voisins sur de nombreux facteurs utilisés par le Forum économique mondial.

 

Produire En Inde VS Chine - 1

 

En effet lorsque l’on classe les pays en fonction du capital humain, c’est à dire l’ensemble des connaissances, des expériences et des qualifications cumulées par la main d’œuvre, on remarque que l’Inde se classe au 103e rang, tandis que la Chine occupe le 34e rang.

Parmi tous les critères, le domaine où l’Inde a le plus de lacunes est le « savoir-faire », qui comprend l’expertise et les qualifications des employés et que l’on constate dans la qualité et la complexité des produits exportés.

Toutefois cet élément est à relativiser au vu du nombre d’indiens travaillant dans l’agriculture et du manque de reconnaissance des produits artisanaux indiens, qui gagnent à être unique malgré leurs défauts.

Cet indicateur mesure également la facilité perçue par les employeurs à pourvoir les postes vacants.

L’Inde a également une marge de progression en ce qui concerne son classement en matière de développement de la main-d’œuvre.

Ce classement tient compte de l’accès à l’éducation, des possibilités de perfectionnement et de la mesure dans laquelle le système éducatif répond aux besoins d’une économie compétitive.

Il n’est pas rare de voir certains experts attribuer le faible rang de développement de l’Inde au manque d’écoles professionnelles.

Le taux de participation au marché du travail est quant à lui relativement faible (67 % seulement pour la tranche d’âge 25-54 ans), ce qui nuit également au classement de l’Inde en matière de capital humain.

L’écart entre les sexes en matière d’emploi en Inde, l’un des plus importants au monde, joue aussi un rôle important.

À contrario, la Chine a atteint un taux de participation au marché du travail de 88 % pour le même groupe d’âge.

Si on veut tout de même donner des points positifs à l’Inde, cette dernière a obtenu des résultats relativement bons en termes de qualité de l’éducation, de formation du personnel et d’économie.

 

3ème round : Réseau logistique et infrastructures

 

Quiconque espère réussir à fabriquer en Inde, doit tenir compte des infrastructures et de la logistique hasardeuse du pays, notamment par rapport à celles des autres destinations d’approvisionnement.

La logistique et l’accessibilité des infrastructures peuvent avoir un impact majeur sur la livraison et la qualité des marchandises.

En Inde par exemple, le temps nécessaire pour expédier des marchandises d’une usine intérieure à un port peut varier considérablement en fonction des moyens de transport locaux.

Des conditions difficiles ou un transit prolongé peuvent avoir un impact significatif sur l’état des marchandises reçues à leur destination.

La Banque mondiale publie tous les deux ans son indice de performance logistique (IPL), qui classe les pays en fonction de plusieurs critères, notamment :

  • L’efficacité du processus de dédouanement
  • La qualité des infrastructures
  • La facilité d’organisation des expéditions à des prix compétitifs
  • La qualité des services logistiques
  • la capacité à suivre et à retracer les envois
  • La rapidité des envois et la capacité à respecter les délais de livraison.

 

Produire En Inde VS Chine IPL

 

La Chine se classe 26e parmi les 160 pays étudiés, tandis que l’Inde se classe derrière la Chine à la 44e place.

L’Inde est à la traîne par rapport à la Chine dans deux domaines : la rapidité et la qualité des infrastructures.

En 2018, le réseau routier indien s’étendait sur 5,5 millions de kilomètres, ce qui en fait l’un des plus grands au monde, mais le problème des routes indiennes c’est que 40 % d’entre elles ne sont pas pavées.

Les autoroutes nationales représentent moins de trois pour cent du total des routes, contre 40 pour cent en Chine, sans compter que 75 % des autoroutes indiennes ne comportent qu’une ou deux voix.

Des contraintes similaires pèsent sur les chemins de fer indiens.

Fin 2018, la Chine se targuait d’avoir les deux tiers du total des lignes ferroviaires à grande vitesse dans le monde, avec un réseau de 29 000 kilomètres et des trains capables d’atteindre une vitesse de 250 km/heure.

Pendant ce temps, la vitesse moyenne des trains de passagers et de marchandises en Inde est limitée à 60km/h et 25km/h respectivement.

Ces facteurs limitent considérablement la fluidité du trafic et la capacité des routes et des chemins de fer indiens à soutenir les échanges commerciaux.

Le gouvernement indien investit toutefois massivement dans le renforcement des infrastructures.

Le gouvernement aurait dépensé 1 000 milliards de dollars US dans les infrastructures entre 2008 et 2017 et prévoit d’investir environ 1 400 milliards de dollars US supplémentaires au cours des cinq prochaines années.

 

Renouvellement réseau routier Inde

L’Inde est par exemple en train de créer de nouvelles autoroutes pour fluidifier les échanges et diminuer le temps de transport

 

4ème round : La facilité de faire des affaires

 

Le site Doing Business de la Banque mondiale tente de classer objectivement 190 économies en mesurant les réglementations commerciales et leur application.

Les classements offrent un aperçu utile qui peut aider les fabricants et d’autres personnes à comprendre la facilité relative d’opérer dans certains pays.

La Chine a obtenu de bons résultats dans le dernier classement 2020, se classant au 31e rang. Et bien que l’Inde se soit classée derrière la Chine (63e), elle a devancé d’autres centres de production en Asie du Sud-Est, notamment le Cambodge (144e) et le Vietnam (70e).

Examinons certains des facteurs commerciaux sur lesquels l’Inde et la Chine se distinguent le plus.

Inde vs Chine commerce

 

Créer une entreprise

 

Il existe un écart important entre la facilité de création d’une entreprise en Inde et en Chine, ici, la Banque mondiale a comparé Mumbai à Shanghai selon plusieurs indicateurs.

L’enregistrement d’une entreprise nécessite dix procédures différentes à Mumbai, contre quatre à Shanghai. L’enregistrement prend également deux fois plus de temps à Mumbai pour un total de 18 jours.

La création d’une entreprise à Mumbai est également beaucoup plus coûteuse qu’à Shanghai.

Le coût de tous les frais officiels et des services professionnels nécessaires à l’enregistrement d’une entreprise à Mumbai dépasse 9 % du revenu par habitant de l’Inde.

 

Les coûts similaires pour enregistrer une entreprise à Shanghai ne représentent qu’environ 1,5 % du revenu par habitant de la Chine.

 

Produire En Inde VS Chine - 3

 

Faire respecter les contrats

 

Les performances de l’Inde sont bien inférieures à celles de la Chine et de nombreux autres pays asiatiques en ce qui concerne l’exécution des contrats.

Les personnes qui soulèvent un litige à Mumbai peuvent s’attendre à ce que l’ensemble du processus – dépôt d’une plainte, attente du procès, du jugement et de l’exécution – prenne près de quatre ans.

En revanche, un litige similaire à Shanghai est généralement résolu en neuf mois environ.

Le coût estimé des honoraires liés à l’engagement d’une action en justice à Mumbai est également deux fois plus élevé qu’à Shanghai – 31 % de la valeur de la demande.

La Banque mondiale classe également la « qualité du processus judiciaire » sur une échelle de 18 points et a attribué 10,5 points à Mumbai contre 16,5 points à Shanghai.

 

5ème Round : Les domaines dans lesquels l’Inde s’améliore

 

L’Inde est toujours loin derrière la Chine en termes de classement Doing Business. Mais il existe des domaines pertinents dans lesquels le pays a obtenu de bons résultats ou s’améliore. 

L’obtention d’un crédit, par exemple, est plus facile en Inde. 

L’Inde et la Chine ont obtenu des résultats similaires en ce qui concerne l’accès à l’électricité, le paiement des impôts et le commerce transfrontalier.

La poursuite des réformes permet également d’améliorer la facilité de faire des affaires en Inde :

  • la suppression de certains frais liés à l’enregistrement d’une entreprise
  • la réduction des délais et des coûts d’obtention des permis de construire
  • la mise en place d’audits post-dédouanement pour le commerce transfrontalier.

Croissance Inde

L’Inde voit grand et prend la Chine comme modèle concernant le commerce

 

Prolongation : L’avenir du sourcing

 

Compte tenu de sa longue histoire en tant que leader mondial de la fabrication, la Chine jouera certainement un rôle central dans le sourcing des entreprises dans les années à venir.

Ses installations de classe mondiale, ses infrastructures de fabrication et son expertise ne sont pas près de disparaître, et elle sera sans aucun doute au centre des préoccupations des entreprises qui envisagent de s’approvisionner dans un pays à faible coût.

La Chine doit cependant relever de nombreux défis dans les années à venir, notamment des tensions croissantes avec les partenaires commerciaux mondiaux, l’augmentation des coûts de la main-d’œuvre et une pandémie mondiale qui a débuté à l’intérieur de ses frontières.

Compte tenu des récents événements mondiaux et de la multitude d’initiatives gouvernementales que l’Inde a engagées pour renforcer son économie et ses infrastructures, il semble inévitable que le secteur manufacturier indien ait un bel avenir.

De nombreuses entreprises qui s’approvisionnent actuellement en Chine cherchent déjà à diversifier leur portefeuille de fabrication en s’approvisionnant en Inde dans le cadre d’une stratégie « Chine+1 ».

 

Inde vs Chine 2

 

D’autres entreprises, qui commencent tout juste à explorer les possibilités d’approvisionnement dans les pays à faible coût, considèrent l’Inde comme une option lucrative et, dans certains cas, supérieure à la Chine.

En voici les raisons principales :

  • Les exportateurs indiens, qui ont été exposés aux acheteurs, à la culture et au commerce occidental par le passé, comprennent mieux les principes commerciaux occidentaux
  • Ils prennent leurs responsabilités plus au sérieux que les exportateurs chinois
  • Ils comprennent qu’ils sont responsables des problèmes de qualité, même lorsqu’un envoi a été inspecté par l’acheteur
  • Ils comprennent que la livraison dans les délais est d’une importance capitale et qu’ils doivent compenser si un envoi a des problèmes ou est en retard. Ce n’est généralement pas le cas des exportateurs chinois.
  • Les entreprises indiennes comprennent les relations à long terme et ne sont pas aussi axées sur la rentabilité de chaque envoi, contrairement aux exportateurs chinois qui, d’après mon expérience, se concentrent sur le court terme.

Au niveau de la communication :

  • Il n’y a pas de réelles barrières culturelles ou linguistiques en Inde : Un « oui » est un « oui » et un « non » est un « non » très clair, contrairement à la Chine où un « non » peut être un « peut-être/voici » ou « c’est possible ».
  • Les exportateurs indiens ont une meilleure compréhension des clients de leurs clients, c’est-à-dire de ce qui est acceptable pour les consommateurs de différents pays en termes d’emballage, de qualité ou de défauts de fabrication cachés.

Au niveau du produit :

  • Les designers indiens sont, dans l’ensemble, plus créatifs que les designers chinois. De nouveaux designs/articles sont créés et proposés sur leurs marchés potentiels chaque semaine. Ainsi la créativité est réelle en Inde, on n’essaie pas de copier, mais de créer quelque chose de nouveau.
  • Les questions de propriété intellectuelle sont importantes aux yeux des indiens et elles sont traitées par un processus juridique comparable à ce qui se fait au niveau international. La copie n’est pas acceptable.

Au niveau juridique et financier :

  • Le système juridique indien est d’une lenteur frustrante mais le droit indien est similaire au droit anglais/américain, qui est encore en développement en Chine. Le droit des contrats fonctionne, est exécutoire et prévisible.
  • Toutes les grandes banques internationales ont ouvert des succursales en Inde et les banques indiennes nationales sont professionnelles et organisées, ce qui rend le commerce international plus efficace qu’en Chine.

 

Conclusion

 

Les forces de la Chine résident principalement dans ses fournisseurs bon marché et leurs savoir-faire.

Le pays bénéficie en effet d’un meilleur contrôle de la qualité et d’une expertise technologique accrue.

De plus, les entreprises chinoises travaillent avec des sociétés étrangères depuis plusieurs années déjà et la compréhension mutuelle des pratiques commerciales s’améliore de jour en jour.

En revanche, le paysage juridique chinois peut être assez complexe et vous devez faire attention à certaines choses telles que les droits de propriété intellectuelle.

L’Inde de son côté est en train d’émerger et de développer son expertise sur la scène mondiale.

Le pays est également plus habitué et plus ouvert en ce qui concerne les entreprises étrangères, ce qui peut être un énorme avantage.

Cependant, l’inconvénient majeur de l’Inde tient dans sa gestion des infrastructures logistiques. En effet, l’accès au réseau de transport reste inégal et certaines zones telles que les régions du Nord-Est sont complètement enclavées et sous-développées.

De même, le cadre juridique peut être difficile à appréhender, notamment en termes d’accords contractuels.

En somme, dire que l’Inde est la nouvelle Chine serait présomptueux, néanmoins il est intéressant de voir que New Delhi s’inspire de son homologue chinois pour améliorer différentes facettes du pays (infrastructures, main d’œuvre, etc.) et se développer sur la scène internationale.

Les deux pays offrent maintenant d’énormes opportunités de marché et il existe un grand nombre de fournisseurs sur place, qui peuvent répondre à tous vos besoins.

L’inde pourrait à l’avenir surpasser la Chine mais elle a encore beaucoup d’efforts à faire. En attendant, il est de votre devoir de réfléchir au type de fournisseur que vous recherchez.

Il est en effet important de définir d’abord vos besoins et vos exigences, avant d’examiner les avantages que chaque pays peut vous offrir.

Mettre en place une stratégie « Chine+1 », notamment avec l’Inde peut également être intéressant.

Cela vous permettra ne ne pas dépendre exclusivement de la Chine et d’être protégé des différents aléas qui pourrait toucher le pays à l’avenir, comme les risques politique, une baisse de la compétitivité ou encore une hausse des droits de douane.

 

Pour aller plus loin

 

Que vous souhaitiez sourcer en Inde ou en Chine, vous pouvez dès à présent consulter nos nombreux articles concernant ces pays.

En revanche, si vous voulez en apprendre davantage sur l’achat et la logistique en Asie, vous pouvez rejoindre dès à présent nos programmes Limitless Sourcing et Limitless India.

Plus que de simple formation, vous pourrez à l’issue de ces programmes être mis en relation avec des sourceurs chinois ou indiens, qui connaissent leur marché sur le bout des doigts !

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